Pourquoi je fais Inktober cette année : entre motivation, contenu et carottes
Dans un article précédent, je vous avais parlé d’Inktober, ce challenge artistique où l’on doit réaliser un dessin par jour sur un thème donné pendant tout le mois d’octobre. Comme annoncé, j’ai décidé de relever le défi cette année encore. Ce n’est pas une première pour moi, mais je le trouve toujours aussi difficile à tenir… et pourtant, tellement instructif.
Inktober : comprendre ses raisons pour aller jusqu’au bout
🎯 Définir son objectif, c'est bien. Comprendre son "pourquoi", c'est mieux
Se fixer un objectif, c’est une bonne chose. Mais je pense qu’il est tout aussi essentiel de comprendre pourquoi on veut l’atteindre. Qu’est-ce qui vous motive ? C’est votre carburant pour tenir sur la durée.
Un challenge d’un mois, c’est comme un marathon : au début, c’est l’euphorie. Puis vient le décrochage. À mi-parcours, on réalise qu’il reste autant à faire que ce qu’on a déjà accompli. Et juste avant la fin, on s’accroche… parfois même l’euphorie revient.
🧠 Quand la motivation flanche, le "pourquoi" prend le relais
Les abandons surviennent souvent entre le premier et le troisième quart du parcours. Alors, qu’est-ce qui nous pousse à continuer quand l’excitation est passée et que les premières difficultés apparaissent ? C’est là que votre "pourquoi" entre en jeu.
Pour caricaturer un peu : qu’est-ce qui vous ferait continuer même si vous souffrez ? Personnellement, je ne fais pas ce défi parce que je l’ai raté l’année dernière. Je le fais pour créer du contenu… Attendez, créer du contenu, c’est une vraie raison ? Eh bien, tout dépend de ce qu’il y a derrière.
📱 Créer du contenu : une motivation comme une autre
J’ai lancé une page Instagram l’année dernière pour partager mes dessins. Même si je faisais le challenge des 100 têtes, je n’étais pas à l’aise pour les publier sur Insta en plus de YouTube. Et je n’avais pas envie non plus de ressortir des vieilleries d’il y a quelques années.
Inktober est une belle opportunité pour créer du contenu en même temps que plein d’autres artistes. Chacun interprète les thèmes à sa manière. Et en parallèle, ça me permet de tester de nouveaux médiums.
🥕 La carotte à la fin : récompense ou punition ?
Pour certains, la motivation vient de la récompense finale. Quel est le prix à la fin du défi ? Un titre, une coupe, un resto, un gadget qu’on ne s’offrirait pas en temps normal ? J’avoue, je n’ai pas encore réfléchi à comment je vais m’auto-féliciter si j’arrive au bout. Mais ce n’est pas à négliger.
À l’inverse, certains se motivent autrement : en signant un contrat stipulant qu’en cas d’échec, ils devront faire quelque chose qu’ils détestent. Par exemple, faire un don à une association qu’ils abhorrent. Radical, mais efficace.
Préparer son Inktober : entre imprévus, matériel et gestion du temps
Vous avez votre carburant pour alimenter votre moteur, c’est super ! Mais dans quel état est votre véhicule au départ ? Comme pour un roadtrip ou un marathon, un minimum de préparation est essentiel pour maximiser ses chances de réussite. Dans le cadre d’un défi créatif comme Inktober, les deux principaux obstacles selon moi sont : le temps et les imprévus.
🌧️ Anticiper les imprévus : le contrôle technique du créatif
Reprenons nos métaphores du roadtrip et du marathon : se préparer, c’est minimiser les risques de pépins. Le contrôle technique vous assure que votre véhicule est opérationnel, tout comme une visite médicale avant une course. Mais cela ne vous protège pas d’un accrochage ou d’une météo capricieuse.
De la même manière, vous ne pouvez pas prévoir une grippe le jour J ou une entorse en plein parcours. Par contre, manger un burger bien gras avec des frites et une bière juste avant… vous savez que ça va vous ralentir. Un défi créatif, c’est pareil.
Avant de commencer, vérifiez que votre matériel est prêt :
Assez de feuilles ou de place dans votre carnet
Stylos, encres, pinceaux en état
Un espace de travail disponible
Et si la vie vous joue des tours ? Ce n’est pas grave. Vous avez fait votre part en vous préparant. Ce n’est pas parce que vous ratez un jour que tout est perdu. Rien ne vous empêche de reprendre.
⏳ Le temps, ce précieux allié qu'il faut apprivoiser
Le temps est une ressource intangible, mais cruciale. Comme pour un roadtrip, vous planifiez votre itinéraire avec des étapes. Pour un marathon, vous anticipez les contraintes : par exemple, un anniversaire juste après la course vous oblige à calculer votre timing.
Pour Inktober, il faut :
S’allouer du temps chaque jour pour dessiner
Préparer sa liste à l’avance (j’en ai parlé dans un article précédent)
Avoir ses références prêtes
Éviter le piège du syndrome de la feuille blanche
Si vous vous donnez 20 minutes par jour mais que vous n'avez pas préparé l'un des éléments ci-dessus, vous allez perdre votre temps. Plus particulièrement avec le syndrôme de la feuille blanche où il y a de fortes chance que vous le passiez à scroller, en quête d'inspiration. Pour ma part :
J’ai préparé une liste avec des idées clés (souvent inspirées de séries vues cette année)
J’ai fait des croquis rapides pour guider la composition
Je m’accorde 1h par jour, sans pression
Je m’autorise à dépasser ce temps si l’envie est là
Certains dessins prennent peu de temps (comme Le Roi Oignon d’Overcooked), d’autres plus. L’évaluation du temps est selon moi l’aspect le plus complexe : il demande une bonne connaissance de soi, de sa discipline et de sa capacité à produire.
Montrer son travail, c'est déjà créer du lien
Inktober, c’est aussi un moment de partage. Participer à un défi avec des amis, rencontrer d’autres artistes qui relèvent le même challenge, échanger des idées… C’est une belle opportunité pour montrer son travail et recevoir des retours constructifs.
Je recommande souvent la trilogie d’Austin Kleon :
Steal Like an Artist
Show Your Work
Keep Going
Ce ne sont pas des ouvrages révolutionnaires, mais ils regorgent de bon sens. Ce sont des livres qu’on gagne à relire de temps en temps. Même si le premier volume s’adresse surtout aux métiers artistiques, je trouve qu’il s’applique à toute forme de création.
Fun fact : Le meilleur conseil que j’ai tiré de ces livres ? 👉 Écrire sur mon profil LinkedIn ce que je voulais devenir : UX Designer. C’était mon premier pas vers ce que je voulais être, mais aussi vers la manière dont je voulais être perçu. Peut-être qu’un jour, j’oserai écrire Artiste. 😄
Créer sans s'épuiser : l'art du repos post-challenge
💤 Savoir s'arrêter pour mieux repartir
Certaines personnes enchaînent directement avec un autre challenge en novembre, comme le Huevember — un défi où l’on réalise un dessin par jour dans une teinte précise. Pour ma part, je n’ai pas prévu de le relever cette année.
Un marathon créatif sur un mois, c’est épuisant. Dans la course au contenu, à la visibilité et aux algorithmes, on risque de s’épuiser, d’être pressé comme un citron. Et à force, on finit par être dégoûté… voire en burnout.
Je préfère prendre le temps de réfléchir à l’évolution de ma page Instagram. Une pause, une rétrospective, un petit post mortem : ce sera déjà pas mal. Donc oui, je recommande une vraie pause entre deux challenges.
🎨 Mes 5 premières réalisation Inktober
Bon, je parle d’avoir commencé Inktober, mais je n’ai encore rien partagé. Voici donc mes 5 premières créations, avec les thèmes associés :
Mustache
Le roi Oignon du jeu Overcooked. Un jeu coopératif que j’adore, où l’on doit cuisiner dans des cuisines complètement absurdes. Je l’ai choisi pour sa moustache, évidemment. À l’origine, je voulais dessiner Mr. Tintillon version Les Cassos, mais la page me semblait trop vide…
Weave
Tisser. J’aurais pu dessiner une araignée, un métier à tisser ou les Moires de la mythologie grecque. Finalement, j’ai préféré faire référence au film Your Name de Makoto Shinkai, à travers les liens invisibles entre Mitsuha et Taki. Le concept shintoïste du musubi — les liens cachés — m’a inspiré. J’ai représenté ce lien par le kumihimo de Mitsuha, une technique traditionnelle japonaise de tressage.
Crown
J’ai dessiné Elyon, la princesse de la BD W.I.T.C.H.. Difficile d’en dire plus sans spoiler… Disons simplement qu’il se passe quelque chose avec cette couronne.
Murky
Ce thème évoque l’eau trouble, mais j’ai préféré explorer le côté sombre avec Stormy, l’une des Trix, et la Tour Nuage de l’univers Winx Club. D’ailleurs, un reboot est sorti début octobre. Il me fait un peu peur… mais je le regarderai pour me faire un avis. Et dans le pire des cas, je le mets dans ma liste de projets BD à rebooter moi-même.
Deer
Hazbin Hotel est une série que j’aime beaucoup. J’y ai dessiné Alastor — The Radio Demon. À un moment, on le voit déguster un cerf… ce qui est assez déroutant quand on sait que sa forme démoniaque en est un.
Voilà pour cette première semaine ! Les prochains articles seront ponctués de mes petites réalisations Inktober.
Vous pouvez les retrouver quotidiennement sur mon compte Instagram :
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